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Sommaire Place publique # 32

mars-avril 2012
LE DOSSIER

Qui sont les riches ? Où sont les riches

Luc Arrondel Qu’est-ce qu’être riche ?
La richesse est une grandeur relative, qui n’est pas facile à définir et dont la perception varie selon la position qu’on occupe dans l’échelle sociale. Quelques certitudes toutefois : les plus riches le sont de plus en plus ; l’importance de l’héritage dans les fortunes qui n’avait cessé de décliner au cours du 20e siècle est repartie de plus belle ; et si Bernard Arnault plaçait tous ses avoirs sur un livret de Caisse d’Épargne, il toucherait 32,50 dollars par seconde…
Florent Guénard Le retour du désir d’égalité
La question de l’égalité redevient un sujet d’actualité dans le débat politique et éditorial. Un effet de la crise ? Un signe d’indignation collective ? Le fruit du travail de quelques intellectuels ? Toujours est-il qu’un des trois termes de la devise républicaine fait figure, deux cents ans après, d’un enjeu nouveau.
Olivier Grenouilleau et Didier Guyvarc’h Des négriers au capitalisme mondialisé, trois siècles d’histoire de la richesse
Quelles ont été les sources d’enrichissement à Nantes ? Les capitaines d’industrie du 19e siècle étaient-ils les héritiers des négriers du 18e siècle ? Les dynasties nantaises pèsent-elles encore dans l’économie, la politique et la culture ? Discussion avec deux historiens sur trois siècles de richesse à Nantes.
Thierry Guidet Pour être riche, rien ne vaut un bon héritage…
Hériter reste le plus sûr moyen d’être riche. Créer une entreprise prospère et la revendre au bon moment en est un autre. La spéculation immobilière, depuis une vingtaine d’années, peut aussi vous permettre de gagner des millions en peu de temps. Inutile de dire que ces trois sources de prospérité peuvent se combiner si le sort est avec vous et que vous êtes bien conseillé. Voyage chez les professionnels nantais de la richesse.
Élisabeth Pasquier Il faut désenclaver Monselet
Ce texte d’humour et de fiction imite les analyses faites au sujet du Grand projet de ville Malakoff-Pré Gauchet. À cela près qu’il s’applique au quartier de Monselet, particulièrement huppé. Et, à sa manière, tout aussi enclavé qu’un quartier d’habitat social.
Cécile Michaut et Patrick Pailloux Nantes, la moins inégalitaire des grandes métropoles
L’agglomération nantaise est la moins inégalitaire parmi les dix premières métropoles de France. Cette statistique, qui porte sur les revenus1 et pas sur les patrimoines, s’explique en partie par l’appartenance à la France de l’Ouest, où les écarts de richesse sont moins élevés que dans les autres régions de France. Cela n’empêche pas l’agglomération de connaître des inégalités de revenus selon les âges, les sexes et, bien sûr, les situations socio-professionnelles.
Danielle Rapetti Une géographie de la richesse à Nantes
Dès 1835, Guépin et Bonamy se livraient à une auscultation attentive de la société nantaise, de ses inégalités et de leur déploiement dans l’espace. Aujourd’hui, Nantes et son agglomération sont plutôt moins inégalitaires que d’autres métropoles. On peut toutefois y dresser une géographie de la richesse, marquée par l’extension des beaux quartiers au-delà de Graslin et de la cathédrale et par l’avènement de banlieues chics comme Sautron ou Sucé.
Jean Renard Essai d’une géographie de la richesse sur le littoral
Le littoral est à la fois un territoire de plus en plus réservé aux résidents secondaires, un ghetto pour riches retraités, un quartier chic de Nantes. Il existe désormais, entre le littoral et Nantes, des allées et venues qui ne sont pas sans rappeler les déplacements des familles de l’aristocratie de jadis entre le château situé à la campagne et la résidence, voisine de la cathédrale et de la préfecture
L'ENTRETIEN

Yves Steff, l’esprit des places nantaises

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Une silhouette dressée face à une colonne de chars d’assaut, des poings levés rythmant les slogans de la révolte populaire : de Tien an men à Tahrir, les places redessinent régulièrement les frontières de nos consciences. Qu’elles soient classiques ou modernes, royales ou populaires, désertes ou envahies, enfiévrées ou paisibles, illustres ou anonymes, ensoleillées ou battues par les vents, elles constituent le cadre de multiples instants de nos vies urbaines. À tel point que chaque génération éprouve le besoin de les réaménager. Tel est le cas à Nantes où, après avoir retraité la place Royale, on remodèle la place Graslin. Ces deux interventions incitent à (re)visiter les places nantaises en compagnie d’Yves Steff. Avec Robert Joly puis seul, il a longtemps veillé au secteur sauvegardé et il signe avec ses associés de l’agence AUP1 la modernisation des deux espaces phares du cœur de ville.
PATRIMOINE
La lettre H comme Hollande (Petite), Hôtel-Dieu, Hulot (Monsieur)
Les photographies anciennes, antérieures à la Seconde Guerre mondiale, conservées aux Archives municipales de Nantes, illustrent majoritairement les transformations urbaines de la première moitié du 20e siècle tels les comblements, l’aménagement de nouveaux quartiers ou la reconstruction. Réalisées sur plaques de verre par le service municipal de la topographie, ces prises de vue font aussi bien sûr la part belle aux réalisations municipales : constructions de bâtiments publics et travaux de voirie, laissant peu de place à l’humain, ci ce n’est un ouvrier paveur par ci ou un passant par là.
L’exception vient des photographies représentant les écoles : des maternelles aux écoles d’enseignement supérieur ou spécialisé. Ainsi voit-on travailler, même si les élèves ont largement pris la pose, ou jouer les écoliers et écolières nantais à partir de 1914.
SIGNES DES TEMPS
Thierry Guidet Bloc-notes
Critiques
Livres
Expositions
La chronique d’architecture de Dominique Amouroux
La chronique disques de Jean Théfaine
La chronique de Jean-Luc Quéau
CONTRIBUTIONS
Résumé > L’Ouest a échoué dans la course aux initiatives d’excellence. Dans le numéro de janvier de Place publique, Christophe Clergeau, premier vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire, proposait pour l’avenir, en guise de rebond, la constitution d’un pôle de recherche et d’enseignement supérieur commun aux deux régions.
Bernard Pouliquen, vice-président du conseil régional de Bretagne, lui répond : « Il n’y a pas d’organisation sans projet ».
Résumé > Destinations 2030 : c’est le nom de la démarche prospective lancée par l’agglomération nazairienne. Un urbaniste et un anthropologue y sont associés pour aider les habitants à écrire l’histoire de leur avenir. Il suffit d’ouvrir un roman de science-fiction pour vérifier que récit et vision prospective ont bien des points communs : l’intrigue, l’imaginaire, le paysage, les personnages et surtout le suspense. À quoi ressemblera Saint-Nazaire dans vingt ans ?
Résumé > Que sera Rennes dans vingt ou trente ans ? Afin de le savoir, Guy Baudelle explore ici les quatre scénarios que vient d’imaginer la Datar (Délégation à l’aménagement du territoire) pour les métropoles françaises à l’ère mondiale. Hyperpolisation ? Régiopolisation ? Postpolisation ? Dépolisation ? Lequel de ces néologismes est-il susceptible de s’appliquer à Rennes ? Quels enseignements stratégiques en tirer pour la capitale bretonne ? Un texte à rapprocher de celui signé par Gilles Pinson à propos de Nantes, « Trois scénarios pour la métropole » (Place publique, n° 26)
Résumé > Même sous le franquisme, le cinéma espagnol a su décrire les réalités urbaines bien qu’il ne l’ait pas fait avec un regard critique. Influencé par les romanciers des années 1950 et par la Nouvelle Vague française, le Nouveau cinéma espagnol a su, en toute liberté, faire descendre ses caméras dans la rue. Les réalisateurs espagnols contemporains sont devenus de grands témoins de la ville.
Résumé> Le rôle social joué par Nantes Habitat, le plus important office HLM de France, va très au-delà des missions assignées à un bailleur social. Équilibre du territoire, attention particulière portée aux plus fragiles de ses locataires : il s’agit bien de la quête d’une certaine harmonie, au moment où Nantes Habitat s’apprête à célébrer son centième anniversaire.
INITIATIVES URBAINES
Nous poursuivons une suite de portraits engagée il y a deux ans dans Place Publique en compagnie des architectes-urbanistes ayant exercé à la fois à Rennes et à Nantes. En prolongeant cette série, nous en modifions légèrement la focale : nous sommes toujours entre les deux métropoles, en nous intéressant plus particulièrement aux architectes dont l’activité est dominée par la construction. Des architectes entre 40 et 50 ans, disons dans “la force de l’âge”, et dûment domiciliés dans l’une des deux grandes villes de l’Ouest. La série débute avec le Rennais Clément Gillet, 42 ans.
Marc Dumont est maître de conférences en aménagement urbain. Il est membre du laboratoire Eso-Rennes (Université de Rennes 2) et du Laboratoire LAUA (École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes). Il est membre du comité de rédaction de Place Publique Rennes.
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