Édito : Villes de gauche dans l'estuaire
LE DOSSIER
Communes de gauche dans l'estuaire
RÉSUMÉ > Malgré l’industrialisation et un mouvement ouvrier puissant, la gauche est longtemps restée faible au plan municipal en Basse-Loire. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le Parti socialiste n’administrait dans le département que sept communes sur deux cent vingt : Trignac, Saint-Nazaire, Montoir, Indre, Nantes, La Montagne et Saint-Jean-de-Boiseau, Couëron ayant été perdue en 1934. Dans tout le département, on ne comptait guère que 143 conseillers municipaux socialistes, le Parti communiste n’en ayant pas un seul. Il faudra attendre 1977 pour que l’union de la gauche connaisse en Loire-Atlantique de nombreuses et grandes victoires municipales, bien au-delà de ses quelques bastions d’avant-guerre.
RÉSUMÉ > Le Parti socialiste est le principal parti d’élus locaux, une situation qui s’appuie sur une implantation municipale historique remontant à la fin du 19e siècle. La conquête de positions municipales a, au cours des époques, répondu à plusieurs objectifs : préfigurer une autre société, assurer dès maintenant aux couches populaires de meilleurs conditions de vie, prouver les aptitudes à la gestion des militants socialistes, s’assurer des avantages matériels et symboliques non négligeables. Mais « le parti des mairies » n’a pu se servir de l’institution municipale sans la servir. Au détriment d’autres modes d’implantation dans la société.
RÉSUMÉ > Un système de valeurs cohérent s’est formé dans les villes européennes au 12e siècle. On peut ainsi parler d’une éthique urbaine s’opposant point par point à l’éthique féodale. C’est dans ce terreau que la gauche, au cours de l’histoire, a puisé ses valeurs. Cette éthique reste aujourd’hui d’actualité. Les villes sont des foyers d’innovation, mais aussi de résistance aux conceptions ultra-libérales qui, par certains aspects, s’apparentent à une régression vers l’éthique féodale : d’un côté les seigneurs, de l’autre les serfs…
RÉSUMÉ >  Soutien à l’école publique, puis, plus largement à l’éducation et aux loisirs populaires. En symbiose étroite avec le mouvement laïque, les municipalités de gauche se sont largement engagées sur ce terrain. À travers certaines personnalités emblématiques de Basse-Loire, il est frappant de voir combien ont été liés les engagements politiques, syndicaux et associatifs.
RÉSUMÉ > La Cité navale à Couëron, les maisons de la Reconstruction à Saint-Nazaire, les innovations architecturales de Rezé, les HBM (habitations à bon marché) de Chantenay avec leur splendide vue sur Loire… Quelques exemples pris dans l’estuaire, à des époques différentes, des manières dont les municipalités de gauche se sont efforcées de loger les classes populaires.
RÉSUMÉ > Créée seulement en 1914, la commune de Trignac avait une existence largement liée à l’activité des Forges. La fermeture de celles-ci, en 1932, est un désastre pour la ville qui avait développé une action éducative et sociale ambitieuse. Lourdement endettée, la ville ne peut même plus payer les employés communaux…
RÉSUMÉ > Boulangeries ou boucheries coopératives, magasins sociétaires d’alimentation… Dès le 19e siècle, le mouvement ouvrier en Basse-Loire s’est efforcé de développer ce qui ne s’appelait pas encore l’économie sociale ou solidaire. Tout naturellement, les municipalités de gauche ont apporté leur appui à ces initiatives.
RÉSUMÉ > Depuis le 19e siècle les socialistes présentent la commune comme un lieu privilégié de l’exercice d’une démocratie de proximité. Il faut pourtant attendre la loi de 1992 pour voir apparaître la notion de « démocratie locale » dans le fonctionnement de la République. Et même des expériences durables comme à Nantes ont leurs limites : la consultation n’est pas la co-décision.
RÉSUMÉ > Les retrouvailles avec le port et les projets urbains d’envergure qui ont suivi ont profondément transformé Saint-Nazaire en trente ans. Une vitalité démographique retrouvée et des changements dans la composition sociale de la population accompagnent et prolongent cette mutation. Du coup, l’image qu’on se fait de la ville est, elle aussi, en train de se modifier. C’est un autre Saint-Nazaire qui naît sous nos yeux.
RÉSUMÉ > Couëron, Rezé, Indre, La Montagne, Chantenay et Saint-Jean-de-Boiseau gardent de leur passé industriel un socle d’habitants d’origine populaire. Cela explique leur ancrage à gauche, malgré des évolutions sociologiques récentes. L’arrivée de nouveaux habitants conforte plutôt cet héritage qui se traduit par un fort investissement de la population dans la vie locale.
PATRIMOINE
RÉSUMÉ > Le lycée Eugène-Livet à Nantes honore l’enseignement technologique en fêtant, cette année, le centenaire de son installation sur l’emplacement du Grand Séminaire : 1910-2010. Cette commémoration est largement ouverte sur une ville dont l’essor industriel et économique ne saurait être sous-estimé. L’actuel lycée Livet, héritier des deux formes antérieures de cette École (Institution et École nationale professionnelle Livet) continue d’y participer.
comme
Carrier
Chariot (Opération)

Collaboration,
Companys (Lluis)
Crébillon (rue)
SIGNES DES TEMPS
Thierry Guidet Bloc-notes
Critiques
- livres
- expositions
La chronique d’architecture de Dominique Amouroux
La chronique de Jean Théfaine
La chronique de Jean-Luc Quéau
CONTRIBUTIONS
RÉSUMÉ >  Les discours et les politiques d’accueil donnent à croire que les Roms de l’agglomération nantaise sont tenus pour des habitants sans valeur. Altéreraient-ils l’image d’une métropole aux ambitions européennes ? En fait, les Roms ne sont pas différents des immigrés qui, vague après vague, sont arrivés en France. Il n’existe pas de question rom aujourd’hui, pas plus à Nantes qu’ailleurs. Le défi qui nous est posé est celui de l’innovation sociale, l’invention de nouvelles manières d’être et de penser.
RÉSUMÉ >  D’abord démunies devant l’arrivée de Roms en 2002, la Ville de Nantes et Nantes Métropole ont fait le choix d’accueillir un nombre limité de familles en favorisant leur intégration. En même temps, elles demandent à la Justice de faire évacuer les terrains occupés illégalement. Aujourd’hui Nantes Métropole réclame le concours de l’État pour l’aider à trouver des solutions pérennes.
RÉSUMÉ > L’Ouest ne s’endort-il pas sur ses lauriers, ceux d’une certaine qualité de vie ? C’est le cri d’alarme lancé par Alain Mustière, personnalité économique de premier plan. Il appelle à un rapprochement accéléré de Nantes et de Saint-Nazaire au sein d’une Communauté urbaine unique et s’interroge sur les résultats de la collaboration entre Nantes et Rennes. Dans une période d’effacement de l’État, il prône un exercice de lucidité et d’ambition.
L'ENTRETIEN
CONTEXTE > « Laurent Théry quitte Nantes pour Lille. Lui qui pilotait le chantier de l’Île de Nantes, après avoir dirigé la Communauté urbaine et joué un rôle de premier plan à Saint-Nazaire, s’explique sur les raisons de son départ. Il tire le bilan de son action dans la métropole et indique en quoi consistera sa mission à Lille.
INITIATIVES URBAINES
CONTEXTE > Après Alexandre Chemetoff, Jean-François Revert, Nicolas Michelin, Jacques Ferrier, Philippe Madec et Jean-Pierre Pranlas Descours, François Grether est le nouvel invité de cette série consacrée aux architectes et urbanistes étant intervenus à la fois à Rennes et à Nantes. L’entretien avec François Grether a eu lieu dans le train nous ramenant de Paris en fin d’après-midi, au début du mois de septembre 2010. Détourné de son chemin habituel à la suite de la chute d’une caténaire entre Le Mans et Angers, le train dépasse Saint-Pierre-des-Corps puis longe la Loire jusqu’à Nantes…
RÉSUMÉ > Quelle conscience les enfants ont-ils de leur ville ? Comment en perçoivent-ils la taille, la complexité, derrière les fenêtres de la voiture de leurs parents, de l’intérieur du tram nantais ou du métro rennais ? Territoires connus, aimés, usités ; zones d’ombre, lieux rêvés, disproportionnés ou tout simplement imaginés, voilà toute la richesse que l’on peut découvrir dans les cartes subjectives que Catherine Jourdan s’est amusée à réaliser avec des enfants des quartiers de la Manufacture et de Bellevue dans l’agglomération nantaise ou encore tout récemment au Blosne dans la ZUS (Zone urbaine sensible) sud de Rennes. Rencontre avec l’artiste Catherine Jourdan1, initiatrice de ces projets, ainsi qu’avec le géographe Frédéric Barbe2.
Une ville / un écrivain
Laurent Nunez est l’auteur d’un essai très remarqué, Les écrivains contre l’écriture, paru en 2006 chez José Corti suivi d’un premier roman Les Récidivistes en 2008 chez Champ-Vallon pour une grande part inspiré par ses recherches sur le langage. Il a réalisé pour le compte de la manifestation Les Belles étrangères un film consacré à la littérature colombienne. Il vient dêtre nommé rédacteur en chef du Magazine littéraire.