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Sommaire Place publique # 35

septembre-octobre 2012
LE DOSSIER

Malakoff: la mutation d'une cité Hlm

HISTOIRE
• Dominique Amouroux Singulier depuis sa naissance
Malakoff s’élabore au moment où les grands ensembles sont mis en cause, se dessine en intégrant les prémices des apports de la sociologie à l’architecture et se réalise alors que l’État a déjà entrepris de mettre à mal le logement social. Opération tardive, Malakoff illustre, plus qu’une forme urbaine composée de bananes et de tours, une ultime générosité avant l’avènement de la promotion privée et de la maison individuelle.
• Paul Cloutour Politique de la ville : un si long chemin
L’idée d’un Grand Projet de Ville ambitieux sur le quartier Malakoff-Pré-Gauchet n’est pas née spontanément, un beau matin des années 2000, sortie du chapeau d’un urbaniste visionnaire ! C’est l’étape choisie par les élus nantais après de longues années d’études et d’intervention publique menées par la Ville à partir de 1989 dans le cadre de la politique de Développement social des quartiers. Cette contribution vise à situer le projet GPV Malakoff dans l’histoire de la politique de la ville à Nantes.
• Anne Bossé, Élisabeth Pasquier Construire une mosquée, se faire une place dans la ville
Un temps abrité dans une ancienne chapelle, le culte musulman s’exerce désormais dans une mosquée toute neuve, particulièrement remarquable à l’entrée Est de Nantes. L’édifice est un lieu de prière, mais aussi une marque de reconnaissance dans l’espace public.
•  Goulven Boudic Trente ans d’élections dans un quartier populaire
À Malakoff, comme dans les autres quartiers populaires, on vote moins qu’ailleurs. Mais on vote massivement à gauche. Et l’extrême droite ne parvient pas à s’implanter. Voilà qui nuance les discours convenus sur le divorce entre le Parti socialiste et les quartiers populaires.
TÉMOIGNAGES
• Hugo Chereul Six ans prof dans le collège moribond
Le collège de la Tour d’Auvergne n’est plus. Jeune agrégé débutant dans la carrière, Hugo Chereul y a débarqué en 2004 pour enseigner la SVT (Science de la vie et de la Terre). Il y est resté jusqu’au bout. Il témoigne ici de ses six ans d’expérience dans un collège concentrant tous les maux du quartier.
• Ghislaine Leloup « J’ai eu 20 ans dans un gros village »
Institutrice, directrice d’école, militante communiste, élue municipale, Ghislaine Leloup a vécu et travaillé pendant un quart de siècle à Malakoff. Elle a connu la construction du quartier, la chaleur humaine qui y a longtemps régné, mais aussi la montée du racisme et la dislocation sociale. Aujourd’hui retraitée, toujours communiste, elle vit dans une commune rurale près de Nantes. Elle n’a rien renié, rien oublié, elle témoigne.
•  Patrick Devenyns « Moi, je suis accepté et protégé par le territoire »
Patrick Devenyns, 59 ans, est pharmacien dans la cité depuis 1987. Son officine, qu’il appelle « un territoire dans le territoire », est un poste d’observation privilégié pour prendre le pouls d’un quartier où il ne comptait rester que quatre ou cinq ans. Mais dont ce commerçant pas comme les autres est tombé, en quelque sorte, amoureux.
•  Jean-Paul Davois Un opéra au bistrot de la rue d’Angleterre
Eh oui, l’opéra aussi peut relever de l’action culturelle. Cet art total peut s’exporter dans un quartier comme Malakoff et inviter des habitants à s’extraire de leur cadre familier. Même s’il reste difficile de mesurer les retombées de telles initiatives.
ANALYSE
• Jean-Louis Violeau Gérard Pénot : « La ville se conçoit à partir du piéton »
L’urbaniste Gérard Pénot et son équipe de l’Atelier Ruelle a été choisi pour repenser Malakoff. Ce quartier se trouvait-il encore en ville ? demande-t-il aujourd’hui. D’où son insistance sur l’importance de l’emboîtement des échelles : un grand ensemble dans ses relations avec le Pré-Gauchet et l’Île de Nantes, avec la ville tout entière, avec la métropole. Ce qui ne l’empêche pas d’être attentif au détail, à ce qui « se passe entre 0 et 6 mètres » : « la ville se conçoit à partir du piéton ».
• Laurent Devisme Le clos et l’ouvert
La description des nouveaux espaces édifiés dans le cadre du GPV Malakoff-Pré-Gauchet nous renseigne sur l’importance des métamorphoses et sur la rapidité du changement de regard sur l’ancienne ZUP. Mais quels sont les caractéristiques et les paradoxes de l’objectif du désenclavement ? Quels sont les discours qui le justifient, les tensions qui le traversent ?
• Goulven Boudic Le nouveau collège ou les ambiguïtés de la mixité
Le nouveau collège est une des réalisations emblématiques de la rénovation du quartier. Mais comment comprendre le contraste entre le vécu désespéré de bien des enseignants et l’optimisme officiel ? Question de point de vue à coup sûr : il arrive que ne pas nommer les difficultés soit le moins mauvais moyen de les résoudre. D’ailleurs, le nouvel établissement semble de plus en plus attractif. Cette réussite ne doit pas empêcher de s’interroger sur la notion même de mixité sociale avec ce qu’elle suppose de paternalisme et de contrôle social
• Pierre-Arnaud Barthel Un bon élève dans le paysage de la rénovation urbaine
Malakoff est un projet de rénovation urbaine ambitieux à l’échelle nantaise. Mais qu’en est-il lorsqu’on le replace dans le contexte national ? On s’aperçoit que bien des manières de faire sont dictées par l’État. Cela n’empêche pas les Villes de jouir d’une réelle marge d’initiative. Malakoff apparaît dès lors comme un bon élève si l’on prend en compte la volonté de recoudre le quartier au reste de la ville ou bien les préoccupations environnementales.
• Renaud Epstein : « La rénovation urbaine, c’est fini ! »
La crise et la raréfaction de l’argent public interdisent de poursuivre les grosses opérations de rénovation urbaine sur leur lancée. Désormais, il faudra compter sur ses propres forces et sur l’investissement privé, pronostique le sociologue Renaud Epstein.
• Patrick Rimbert « Le droit d’habiter dans un endroit digne »
 Patrick Rimbert est le nouveau maire de Nantes à la suite de la nomination de Jean-Marc Ayrault au poste de Premier ministre. Adjoint à diverses fonctions depuis 1989, premier adjoint depuis 2001 et vice-président de Nantes Métropole, c’est un spécialiste des questions urbaines : comme député, il a été en 2000 le rapporteur de la loi Solidarité et développement urbain ; comme élu local, il a piloté les projets de l’Île de Nantes et de Malakoff/Pré-Gauchet.
SIGNES DES TEMPS
Thierry Guidet Bloc-notes
Critiques Livres
Critique Exposition
Hommage : Les neuf vies de Michel Luneau
La chronique de Cécile Arnoux
La chronique d’architecture de Dominique Amouroux
CONTRIBUTIONS
Résumé > À la manière dont, en 1943, cinq clubs de football se regroupèrent pour créer le FC Nantes, les nombreux clubs d’élite de l’agglomération auraient tout à gagner à un rapprochement. Au plan économique par la création d’un GIE, au plan administratif et de la formation au sein d’une « Maison commune ». Le tout pourrait déboucher sur la création d’une « Arena », une enceinte capable d’accueillir tous les sports en salle.
Résumé > La salle Vasse rouvre après un an de travaux. Bâti au 19e siècle, ce théâtre a joué un rôle important dans la vie culturelle nantaise. Il s’efforce aujourd’hui de jouer le rôle d’une « Salle internationale de quartier centre », comme le disent avec humour ses directeurs.
Résumé > L’Union départementale CGT a été créée le 20 octobre 1912 à Saint-Nazaire. Travaillée par l’anarcho-syndicalisme inspiré par Fernand Pelloutier, la Loire-Inférieure a joué un rôle de premier plan dans la naissance du mouvement ouvrier français.
INITIATIVES URBAINES
Contexte > Nous poursuivons une suite de portraits engagée dans Place Publique en compagnie des architectes-urbanistes ayant exercé à Rennes et Nantes. Toujours entre les deux métropoles, nous tournons le regard vers des architectes dont l’activité est plutôt dominée par la construction. La cinquantaine, disons dans « la force de l’âge », ils habitent tous l’une des deux grandes villes de l’Ouest. Après Clément Gillet, Michel Bertreux et Patrick Moreuil, Jean-Luc et Maxime Le Trionnaire, place au duo formé par les Nantais Philippe Barré et Agnès Lambot qui viennent tout juste de rhabiller d’une double peau métallique les tours Angleterre et Luxembourg du quartier d’habitat social de Malakoff.