janvier-février 2011

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Sommaire du #25

LE DOSSIER Universités le grand enjeu
• Bernard Boudic Finalement, Nantes et Rennes font équipe
Après plusieurs mois d’un poker menteur stérile, l’enseignement supérieur et la recherche publique des régions de Bretagne et des Pays de la Loire vont présenter un projet commun d’initiative d’excellence. Nantes et Rennes pressaient leurs universités d’aboutir. Des négociations ont été menées à bride abattue depuis la fin septembre. Le réalisme l’a emporté sur les états d’âme. Réponse en juillet.
• Universités et territoires : un colloque à Nantes les 8 et 9 février
Université et territoires : le sujet est brûlant comme en témoignent les appels pressants lancés récemment par les villes de Nantes et Rennes aux établissements d’enseignement supérieur pour qu’ils coopèrent davantage. Ce sera le thème d’un colloque organisé les mardi 8 et mercredi 9 février prochains à l’Hôtel de région à Nantes. A l’initiative de cette rencontre de scientifiques et d’élus des collectivités, la Maison des sciences humaines Ange-Guépin de Nantes et la Maison des sciences humaines en Bretagne et les revues Place Publique de Nantes et de Rennes.
• Jean-Richard Cyterman La mondialisation dessine la nouvelle carte de l’enseignement supérieur
Les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche de ces dernières années ont modifié considérablement et rapidement le paysage. Ces changements n’ont pas vocation à s’opérer partout de manière uniforme. Mais ils visent tous à faire émerger une dizaine de pôles de niveau mondial.
Maurice Baslé Les chances du Grand Ouest
 L’Ouest n’est pas le plateau d’Orsay. Il n’a pas l’aura de la ville-capitale. Mais en faisant preuve de beaucoup de volontarisme, ses métropoles, ses universités et ses grandes écoles peuvent se hisser au rang de « plateforme super-régionale » présente dans la compétition mondiale.
• Edmond Hervé Rennes : l’Université au cœur de la cité
Edmond Hervé, ancien maire de Rennes, a retracé il y a un an devant l’association des retraités de l’université Rennes 1, la manière dont la Ville de Rennes a coopéré pendant trente et un ans, avec les universités et les établissements d’enseignement supérieur. « Nous avons voulu, dit-il, placer l’Université, ce qu’elle est, ce qu’elle représente, ce que nous voulons qu’elle soit, au cœur de la Cité et de la société. » Le texte qui suit est extrait de cette conférence.
• Yves Morvan Les délocalisations ou l’invention des « universités-en-réseau »
En multipliant les sites d’enseignement, et souvent de recherche, autour d’elles, les universités de Nantes et de Rennes ont inventé une politique originale de développement, parmi les premières du genre en France, celle des « délocalisations universitaires » et de la création des universités-en-réseau, à partir des « villes-mères ». Certains des sites secondaires qu’elles ont créés, comme ceux de Brest, Lorient ou Vannes, sont même devenus par la suite des universités à part entière. À leur tour.
Jean-Alain Héraud et Andrea Zenker En Allemagne les Länder perdent du poids
La décentralisation de l’enseignement supérieur est en Allemagne une tradition ancienne et profonde. Mais elle subit une pression constante vers une rationalisation à plus grande échelle. Le gouvernement fédéral finance directement des universités d’élite et les pouvoirs régionaux ont aussi perdu du poids lors de la réforme de la Conférence scientifique commune État fédéral-Länder qui décide des grands thèmes de la politique scientifique.
Beth Perry L’avenir douloureux de l’université britannique
Au Royaume-Uni où aucun débat approfondi n’a jamais eu lieu sur les missions de l’enseignement supérieur, on a assisté depuis trente ans à un rapprochement plus ou moins accentué des universités avec leurs territoires. Mais la décentralisation pourrait être mise en cause par la nouvelle coalition gouvernementale. L’avenir de l’enseignement supérieur sera forcément douloureux.
• Jean-Philippe Leresche En Suisse, la fin du modèle cantonal ?
Les systèmes européens d’enseignement supérieur sont confrontés aux mêmes contraintes et défis (internationalisation, compétitivité, financement, évaluation, etc.) mais leurs réponses politiques et sociales varient en fonction des contextes, histoires et traditions nationales ou régionales qui demeurent hétérogènes. Dans ce sens, historiquement, les deux cas français et suisses paraissent à première vue aux antipodes : l’un est centralisé (modèle « national »), l’autre fédéraliste (modèle « cantonal »), l’un de tradition « napoléonienne », l’autre de tradition « humboldtienne »1). Mais aujourd’hui, leurs évolutions, pourtant opposées, les amènent paradoxalement à se rapprocher.
• Philippe Dossal Du laboratoire à l’entreprise : de jeunes pousses prometteuses
Chercher, trouver, entreprendre, créer des emplois… Ce qui était l’exception devient de plus en plus fréquent. Les industriels prennent conscience de l’intérêt qu’ils ont à mieux connaître le travail des laboratoires de recherche. Les scientifiques n’ont plus peur du monde de l’entreprise. Ils parlent brevets, financements, contrats… Les nouvelles technologies, l’électronique et l’informatique, les sciences et techniques de l’information, mais aussi la chimie, les nouveaux matériaux, les biotechnologies ont rapproché deux mondes qui s’ignoraient. Les sociétés d’accélération du transfert de technologies sont l’un des enjeux du grand emprunt. Dans l’Ouest, des pas ont été accomplis grâce à une politique active de création d’incubateurs, de technopôles, de pôles de compétitivité. Collectivités locales et conseils régionaux les financent… et en recueillent les fruits.
• Jonathan Musereau Les cartes de la recherche universitaire dans l’Ouest
Voici un état des lieux des activités de recherche en Bretagne et Pays de la Loire. Les documents cartographiques qu’elle présente sont issus d’une étude effectuée en 2010 par le Réseau des universités de l’Ouest atlantique (RUOA1). Pour construire ces illustrations, les universités partenaires ont réalisé un inventaire complet des unités de recherche2 qu’elles hébergent et de leurs effectifs. La dimension thématique de ce travail repose sur la classification de la Direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI), qui comprend dix domaines scientifiques (DS).
PATRIMOINE
RÉSUMÉ > Saint-Nazaire a entretenu des relations étroites, entre 1850 et 1930, avec des ports gallois comme Cardiff, Swansea ou Newport. C’était l’époque où le charbon gallois était massivement importé pour alimenter les chaudières des transatlantiques ainsi que les industries de Basse Loire. Les liens ainsi noués sont largement tombés dans l’oubli.
Épidémie,
Elder (Marc),
Escaliers publics,
Escaliers privés,
Engrais
RÉSUMÉ > Nous publions un chapitre d’un roman encore inédit de Paul Louis Rossi, Aventures du Baron de La Hontan. Explorateur aux Amériques, La Hontan (1666-1716) est un précurseur des Philosophes qui le citeront largement et parfois le pilleront. En introduction à ce chapitre, Paul-Louis Rossi s’explique sur son intérêt pour cet aventurier humaniste sur qui ont aussi écrit Michelet et, plus récemment, Italo Calvino dans Le Baron perché.
SIGNES DES TEMPS
Thierry Guidet Bloc-notes
Critiques
- livres
- expositions
La chronique d’architecture de Dominique Amouroux
La chronique de Jean Théfaine
La chronique de Jean-Luc Quéau
CONTRIBUTIONS
RÉSUMÉ >  Refuser, inventorier, enquêter : telles sont les tâches conjointes des chercheurs et du mouvement social pour rompre avec la spirale du déclin à laquelle nous condamne une croyance aveugle aux vertus du marché. Il faut pour cela remettre le travail au cœur de nos préoccupations, le travail comme activité sociale d’avenir, de création et d’accomplissement de soi
RÉSUMÉ >  La démocratie a besoin d’une bonne statistique publique. Ce qui pourrait passer pour une évidence ne va pas pourtant de soi dans la mesure où l’information statistique a parfois été réservée aux gouvernants aussi bien sous l’Ancien Régime que sous Margaret Thatcher… Aujourd’hui, la statistique fait l’objet de critiques croisées : certains lui reprochent de contribuer au fichage de la population ; d’autres, au nom d’une culture de l’évaluation, multiplient les indicateurs dénués de réelle signification. Il y a donc tout intérêt à réfléchir au lien entre statistique et démocratie en n’oubliant pas que la statistique est elle-même une construction qui ne doit pas échapper au débat public.
RÉSUMÉ > Le bruit n’est pas seulement une nuisance contre laquelle il faudrait lutter. Il est aussi constitutif de l’identité d’une ville à laquelle est façonnée notre oreille. On peut dès lors envisager l’espace urbain comme un espace sonore composable et imaginer un nouveau métier, celui de concepteur sonore.
RÉSUMÉ > La laïcité n’est pas une religion qui s’opposerait à d’autres religions, c’est une organisation de la société qui permet à chaque religion de vivre dans l’indifférence de la sphère publique. La question n’est pas celle d’un droit à la différence, mais d’un droit à l’indifférence.
LE DÉBAT
Contexte > Le colloque (Place publique n°24) que nous avons organisé le 6 novembre à Rezé sur les villes « historiquement » de gauche dans l’estuaire comportait une table ronde. Elle a réuni des élus et un chercheur en science politique qui se sont interrogés sur les ruptures et les continuités entre les pratiques municipales d’hier et celles d’aujourd’hui.
INITIATIVES URBAINES
CONTEXTE > Après Alexandre Chemetoff, Jean-François Revert, Nicolas Michelin, Jacques Ferrier, Philippe Madec, Jean-Pierre Pranlas-Descours et François Grether, François Leclercq est le nouvel invité de cette série consacrée aux architectes et urbanistes étant intervenus à la fois à Rennes et à Nantes.
Une ville / un écrivain
Claro est né en 1962 à Paris. Il est l’auteur d’une quinzaine de fictions, dont Livre xix, Chair électrique et Madman Bovary (Verticales, respectivement 1997, 2003 et 2008), d’un roman paru en septembre 2010 chez Actes Sud, CosmoZ, et d’un recueil d’essais, Le Clavier cannibale (Inculte, 2009). Il est également traducteur (notamment de W. T. Vollmann, W. Gass, W. H. Gaddis, S. Rushdie…), codirige la collection “Lot 49” au Cherche-Midi et participe au collectif Inculte. Claro est très actif sur le web via son blog le clavier cannibale II, http://towardgrace.blogspot.com/.